Paul Chadourne

Paul Chadourne, critique d'art, parisien, dada
Portrait de Paul Chadourne

Son enfance en Corrèze

Paul Chadourne, enfant

Paul Chadourne est né le 27 février 1898 à Brive la Gaillarde.

Il est étudiant en médecine, à Paris.

 

Médecin de guerre en 1914-1918

Paul Chadourne, étudiant en médecine, s'engage volontairement dans le conflit.

Il est le troisième et le dernier fils Chadourne à rejoindre le front.  

 

D'abord, il est incorporé au 107e Régiment d'infirmiers le 18 avril 1917. Il gagne vite des responsabilités au Camp de Mailly comme il le raconte à ses parents dans ses correspondances :

"Je suis devenu, étant l’unique représentant du service de santé, médecin chef de service (grandeur et décadence !) au lieu d’un effectif de 90 hommes j’en ai 500... "


Le briviste parisien

Médecin, il rédige Contribution à l’étude pneumo-graphique de troubles respiratoires chez l’enfant (dans l’Encéphalite épidémique et dans la Pneumonie du sommet), aux éditions Amédée Legrand (1924) en tant qu'ancien externe des hôpitaux de Paris et Diplômé de l’Institut de Médecine Coloniale de Paris. 

Cependant, il abandonne son activité de médecin et côtoie très vite le cercle dadaïste et surréaliste parisien.

 

 

Tristan Tzara, l'un des dadaïstes le plus connu, le célèbre photographe Man Ray, Philippe Soupault, Paul Eluard, Jacques Rigaut, ...

 

Il fait d'ailleurs partie du "Groupe Cyrano", surnommé Rastignac par ses amis.

Ce groupe tient son nom du fait que ce mouvement artistique se réunissait fréquemment au 82 Boulevard de Cligny, "Le Cyrano". Les cafés, les cinémas, les passages, etc. étaient des lieux ordinaires qui captivaient les surréalistes.   

En 1929 il épouse Georgette Floriet, célèbre photographe qui a signé toute sa vie ses œuvres par Georgette Chadourne.  Si le couple est connu pour être libre, Georgette Chadourne a tiré le portrait de tous les membres de la famille Chadourne lors de ses visites en Corrèze.  

 

 

 

François Buot décrit très bien l'ambiance parisienne qu'a connu Paul Chadourne durant l'entre-deux guerre dans sa biographie de René Crevel (1900-1935), écrivain et poète dadaïste puis surréaliste.  


" La bande à Chadourne

 

Crevel se lie cette année-là avec Paul Chadourne. Ce troisième fils d’un notaire de Brive la Gaillarde est monté à Paris pour faire sa médecine. Après une première année, il part à la guerre. Nous sommes en 1914. Quatre ans après, il revient et reprend ses études. Constance Colline, une autre étudiante en médecine, le connaît très bien ; amie de Colette Jéramec, elle rencontre Drieu, Rigaut, Cocteau, le groupe des Six. « Chadourne était un Rastignac sentimental, écrit-elle dans son livre de souvenirs, il était ébloui par Paris, il voulait devenir parisien au sens proustien du mot et y est parvenu. » Paul est très cultivé et se passionne pour l’art moderne. Il fréquente alors toutes les galeries. Il lui arrive même de vendre ou d’acheter certains tableaux qu’il aime. Une fois ses études terminées, il n’a pas le courage de rechercher un cabinet et de se faire une clientèle. « Il aimait trop le ski, le canoë, le golf, les voyages et les duchesses, pour se consacrer aux malades », rappelle Constance Colline.

 Il deviendra l’amant de Colette Jéralec, la femme de Drieu, plutôt délaissée… Crevel aime bien Paul, avide de rencontres et d’impressions fortes, toutes bien parisiennes. On le voit dans les « sauteries » de Colline mais surtout au Bœuf, « à n’importe quelle heure du jour et de la nuit » et, bien sûr, dans toutes les réceptions. C’est par l’intermédiaire de Paul que Crevel rencontre un soir Colette Peignot.

[...] Crevel est très loin de tout cela. Ce n’est d’ailleurs pas par Bernier qu’il se retrouve un soir avec Colette, mais grâce à toute la bande d’amis que fréquente Jacques Peignot, le frère de Colette. On y trouve le grand nonchalant et un peu dédaigneux Drieu La Rochelle, le très beau et parfaitement élégant Jacques Rigaut et « Rastignac » Paul Chadourne. Il faut parfois y ajouter un garçon très timide appelé René Clair. Colette les rencontre tous et croise donc Crevel… Elle les trouve tous « très mondains ». Il est vrai que dans les salons très parisiens, on est loin des kholkhozes… "